Les investissements de base dans l’écosystème de la recherche au Canada rapportent des dividendes substantiels
23 avril (Ottawa) – Le Consortium canadien pour la recherche (CCR) prend acte du budget fédéral de cette semaine, qui prévoit une série d’investissements sociaux et économiques, ainsi que des investissements en santé, destinés à mettre le Canada sur la bonne voie de la reprise après la pandémie mondiale de COVID-19. Bien que la science ait contribué de façon importante à la gestion de la pandémie, le milieu de la recherche au Canada a lui-même été touché de manière importante par la pandémie. Nous restons préoccupés par le peu de mesures envisagées pour continuer à rétablir l’écosystème de la recherche du Canada.
« Le budget ne parvient pas à reconnaître les contributions et les répercussions simultanées de la pandémie sur le milieu de la recherche au Canada, pas plus que le rôle évident que joue la recherche dans la reprise économique du Canada », affirme la Dre Lisa Votta-Bleeker, présidente du CCR. « Les investissements d’aujourd’hui dans la recherche fondamentale sont les découvertes et les innovations de demain, qui sont à la base de notre compétitivité et de notre prospérité futures. »
Le budget de 2021 propose un financement total ciblé de 2,2 milliards de dollars sur sept ans destinés à la recherche pour stimuler le secteur de la recherche biomédicale et des sciences de la vie au Canada, afin, notamment, d’accroître le développement de vaccins. Bien que ces investissements soient bien accueillis, le budget de 2021 ne prévoit pas de nouveaux fonds destinés aux budgets de fonctionnement des trois conseils du Canada pour la recherche fondamentale; il ne tient pas compte non plus du financement essentiel encore nécessaire pour appuyer les chercheurs, les stagiaires et les étudiants, comme celui fourni par le Fonds d’urgence pour la continuité de la recherche au Canada de 2020.
Dans leur mémoire présenté dans le cadre des consultations prébudgétaires de 2021, les membres du CCR ont souligné qu’il « est plus crucial que jamais que le gouvernement fédéral augmente son soutien aux organismes de financement de la recherche du Canada, aux étudiants, aux chercheurs en début de carrière, aux établissements universitaires, à la recherche internationale et aux laboratoires de recherche »[1].
L’écosystème de recherche au Canada a été considérablement touché par la pandémie. Les laboratoires de recherche, les études, les emplois, en particulier chez les femmes, et les bourses postdoctorales ont été interrompus et, dans certains cas, se sont arrêtés complètement. Les exigences de distanciation physique ont entraîné des difficultés indéniables pour de nombreux projets de recherche dans les milieux universitaires et non universitaires. La réduction du financement de la recherche de la part d’organismes de bienfaisance et d’organismes sans but lucratif a frappé lourdement les chercheurs en début de carrière, qui se verront privés de financement pendant des années. Des étudiants internationaux ont quitté le Canada et certains d’entre eux ne sont pas encore de retour. Tous ces facteurs combinés ont eu non seulement une incidence sur les ressources scientifiques et universitaires du Canada à court terme, mais leurs conséquences se feront sentir pendant de nombreuses années.
« Le fait que les chercheurs en sciences de la santé aient été inclus dans le programme de subventions salariales d’urgence a aidé, mais le budget de 2021 ne parvient pas à fournir le soutien continu à la recherche et les fonds de démarrage nécessaires à la reprise de la science fondamentale, qui a stagné ou s’est interrompue pendant la pandémie », fait remarquer Votta-Bleeker. « Nous étions déjà loin de ce que nous devions être avant la pandémie, et le fossé n’a fait que se creuser. »
Les dépenses publiques actuelles du Canada en R et D n’ont jamais été aussi basses depuis 2001, s’établissant à 1,54 %, comparativement à la moyenne de l’OCDE, qui est de 2,47 % (un écart de 55 %), ce qui place le Canada au 23e rang parmi les pays de l’OCDE. Un tel investissement est nécessaire à la reprise économique du Canada. Le CCR a demandé au gouvernement fédéral d’augmenter d’au moins 10 % le financement de fonctionnement des IRSC, du CRSNG et du CRSH destiné à la recherche fondamentale, jusqu’à ce qu’il soit au même niveau que les autres pays du G7. La R et D englobe la recherche fondamentale entreprise dans le milieu universitaire et dans l’industrie, la recherche appliquée axée sur des objectifs précis et le développement expérimental visant à produire des produits et des processus nouveaux ou à améliorer des processus et des produits existants. Ensemble, ils stimulent la croissance économique et impulsent l’innovation, ce qui a pour effet de créer de meilleurs emplois et d’accroître la productivité.
« Le milieu de la recherche au Canada continuera de réclamer l’accroissement de la recherche fondamentale, car il est nécessaire de cultiver une culture scientifique forte et viable, au pays et à l’étranger, et d’appuyer et de prendre sous notre aile les générations actuelles et futures de chercheurs qui, en fin de compte, contribueront à la force économique et à la reprise du Canada. »
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Le CCR est la plus grande coalition de défense des intérêts au Canada. Ses activités portent sur le financement de la recherche dans toutes les disciplines et le soutien à l’enseignement postsecondaire. Le CCR compte 20 organisations, qui représentent plus de 500 000 étudiants et 50 000 chercheurs de toutes disciplines.
Dre Lisa Votta-Bleeker
présidente, Le Consortium canadien pour la recherche
executiveoffice@cpa.ca
[1]Mémoire écrit présenté dans le cadre des consultations prébudgétaires en prévision du budget de 2021, Consortium canadien pour la recherche, p. 4, https://ccr-ccr.ca/wp-content/uploads/2020/08/CCR_Pre-Budget_2021Consultation_Submission_FINAL.pdf